Les
partitions du blason
Les
pièces honorables
les petites pièces géométriques
du blason
les brisures
LES
PIECES HONORABLES
Alors que les
partitions sont constituées de pièces dégale
surface juxtaposées les unes aux autres comme les morceaux
détoffe cousus dun patchwork, indiquant une
relation directe avec la bannière, les pièces honorables,
pour leur part, proviennent des renforts du bouclier médiéval.
En se superposant au champ de lécu, elles le chargent
dune ou de plusieurs pièces. Cette origine est fortement
marquée pour la bordure, le chef, le pal, la fasce et les
rais. Les pièces sont, comme les partitions, délimitées
par des lignes horizontales, verticales ou en diagonale. Elles
occupent environ un quart de la surface de lécu.
Les pièces honorables les plus courantes sont au nombre
de dix : la fasce, la bande, la barre, le chef, le pal, la croix,
le sautoir, le chevron, le franc-quartier et la bordure. La fasce
est une pièce horizontale posée au milieu de lécu
; elle représente la figure la plus utilisée dans
les armoiries médiévales, à égalité
avec le lion. Elle fut peu à peu supplantée par
la bande, pièce descendant de gauche à droite.La
barre est une bande inversée. Le chef est une pièce
horizontale couronnant le haut de lécu. Le pal, pièce
verticale posée au centre de lécu, fut peu
utilisé ; il fallut attendre les armoiries des XVIIe et
XVIIIe siècles pour voir son indice de fréquence
augmenter. La croix est obtenue par lassociation de la fasce
et du pal, le sautoir par lassociation de la bande et de
la barre. Le chevron est une pièce en forme de V retourné.
Le franc-quartier est un carré posé en haut à
gauche de lécu. Enfin la bordure est une pièce
bordant le contour de lécu.
A ces pièces
principales, il faut ajouter une série dautres pièces
résultant de la modification des premières soit
dans leur largeur, soit dans leur longueur, soit par rupture de
leur tracé ou déplacement sur le champ de lécu.
La fasce, lorsque sa largeur est diminuée de moitié
ou du tiers, devient une burelle ; le pal de largeur réduite
prend le nom de vergette ; la bande diminuée est une cotice,
alors que la barre devient une cotice en barre, le chef devient
un comble ; le chevron, une étaie ; la croix, un filet
; le sautoir, un filet en sautoir ; la bordure, une filière
et le franc-quartier, un franc-canton. Alors que la burelle, la
cotice et le franc-canton appartiennent au langage héraldique
médiéval, les autres termes sont une création
du XVIIe siècle. Il faut y ajouter la trangle et la devise,
définissant une burelle affinée. Plus rarement,
ces pièces peuvent être doublées ou triplées
; elles prennent alors le nom de jumelles et de tierce.
Lorsque la longueur
des pièces principales est diminuée, leurs extrémités
ne touchent plus les bords de lécu ; on dit alors
que ces pièces sont alésées. Pour le chevron,
on utilise le terme de raccourci et, lorsque son sommet est aplani,
on le qualifie décimé. Le bâton, à
lorigine synonyme de la bande, devient au fil du temps une
brisure prenant la forme dune cotice affinée, fortement
alésé ; on le qualifie de péri. Le bâton
péri est une des brisures favorites de la maison de France.
Les pièces interrompues à un endroit sont dites
rompues ou failli. Lorsquelles subissent un déboîtage,
on les qualifie de déjointes ou de disjointes. Si lune
de leurs extrémités ne touche pas le bord de lécu,
on dit quelles sont retraites. Enfin la position des pièces
au sein de lécu peut être changée, haussée
ou abaissée pour la fasce et déjeté sur lun
des flancs de lécu pour le pal. Le chevron pointe
en bas se trouve être versé quand sa pointe se dirige
sur le flanc droit de lécu ; il est alors dit couché
ou contourné; inversement, lorsque sa pointe se dirige
sur le flanc gauche, il est dit tourné. Ces changements
de position se rencontrent rarement, tant dans les armoiries anciennes
que dans les armoiries modernes.
Le tracé des
pièces peut aussi être modifié de façon
géométrique ou sinusoïdale, ce qui, dans un
premier temps, a permis de différencier les armoiries du
fils de celles du père, les armoiries des cadets de celles
de laîné, constituant un mode de brisures.
Les modifications du tracé des pièces et des partitions
en une ligne fragmentée évoquant une multitude de
dents sont les plus fréquemment utilisées dans les
armoiries médiévales. La taille des dents détermine
la dénomination de la modification : si elles sont de petite
dimension, on dit que la pièce est dentelée, si
elles sont plus grandes, on qualifie la pièce de denchée,
et de vivrée quand celle-ci est une fasce. Ensuite viennent
les modifications en forme de créneau, appelées
crénelée quand elle seffectue sur le haut
de la pièce et bastillée quand elle seffectue
sur le bas. Crénelée et bastillée à
la fois, la pièce est alors qualifiée de bretessée
lorsque les créneaux sont opposés et contre-bretessée
sils sont parallèles. Une découpe dont les
créneaux seraient trapézoïdaux est qualifiée
de mortaisée ; une découpe constituée dune
succession de tau est appelée potencée. Enfin, lécôté
est constitué de créneaux inclinés, imitation
des rameaux élagués dune branche. Il existe
encore dautres modifications géométriques
plus rares ou plus récentes, résultant de la déclinaison
des premières.
Les modifications
sinusoïdales sont moins nombreuses ; elles consistent en
une ondulation plus ou moins prononcée de la pièce,
que les héraldistes médiévaux qualifient
généralement dondée, alors que leurs
successeurs emploient les termes de nébulée, de
nuagé ou denté-ondé pour décrire
le plus ou moins grand tourment de la courbe. Ces derniers termes
sont à vrai dire synonymes car il est difficile dattacher
à chacun un graphisme particulier inchangé. Lengrêlé
pour sa part est constitué de petits arcs concaves liés
entre eux, et représente lune des formes les plus
anciennes de modification du tracé des pièces héraldiques.
Ajoutons enfin la
modification des extrémités des pièces en
de nombreuses formes, ces transformations étant plus fréquentes
sur la croix que sur les autres pièces. Une croix pattée
est une croix dont les extrémités sont évasées
; ancrée, ses extrémités prennent la forme
dune ancre. Fréquentes dans les armoiries médiévales,
ces deux formes furent souvent prises lune pour lautre,
leur graphisme étant très proche. Lorsque les extrémités
sont terminées par des trèfles, la croix est dite
tréflée; par un fleuron, fleuronnée ; par
une fleur de lis, fleurdelisée. Il est parfois malaisé
de différencier ces trois derniers graphismes. Par une
sphère, elle est dite pommetée ; par une potence
en forme de tau, potencée ; par une tête de serpent,
guivrée ; par deux têtes de serpent , gringolée
; par un crochet, cramponnée. Une croix ancrée aux
volutes accentuées est dite recerclée ; une croix
aux extrémités en forme de clef antique est dite
cléchée ; terminée par des croisettes, on
dit recroisettée pour la croix et croisettée pour
les autres pièces ; terminée par une pointe, elle
est dite aiguisée ou au pied fiché quand seul son
pied est aiguisé ; si celui-ci est constitué de
deux pointes recourbées, il est alors dit fourchu. Toutes
ces modifications sont dun usage relativement courant dans
les armoiries médiévales.
Aux pièces
principales et à leurs modifications, il faut ajouter quelques
pièces plus rares bien quanciennes comme lécusson,
lorle, le trescheur, la pile et le giron ou encore la chape,
le mantel, la chausse et lémanche, ces dernières
étant à rapprocher des partitions au tracé
triangulaire que sont le chapé, le mantelé, le chaussé
et lembrassé.
Ajoutons encore la
champagne, la plaine, le pairle, les pièces ployées
et une multitude dautres pièces et de modifications
que les techniciens du blason ont produit par systématisation
sans que celles-ci connaissent de véritable succès
dans les armoiries effectivement portées.
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